Les idées reçues à propos du contrôle médical patronal

La contre visite patronale n’a pas toujours bonne presse

Alors que le contrôle médical patronal a fait ses preuves depuis 30 ans dans la baisse de l’absentéisme, certaines idées reçues ont la vie dure...

C’est du flicage !

C’est la réflexion la plus fréquemment entendue et sans aucun doute la plus injuste. En effet, la meilleure utilisation du contrôle médical patronal s’appuie sur des campagnes de contrôles systématiques. (Voir à ce sujet « Meilleures pratiques ») Dès lors que l’on traite tous les salariés sur un plan d’égalité, que le contrôle médical patronal est clairement annoncé, notamment aux partenaires sociaux, et qu’il s’intègre dans une politique globale de baisse de l’absentéisme, comment peut-on parler de flicage ?

On remet en cause un droit social

Cette critique est pour le moins paradoxale, surtout depuis que les lois de financement de la Sécurité Sociale prévoient que le résultat d’un contrôle médical patronal puisse être transmis au service médical de la CPAM concerné, qui peut décider de supprimer le versement de ses indemnités. En luttant contre l’absentéisme et donc de fait contre certains arrêts maladie abusifs, le contrôle médical patronal est donc au contraire un moyen efficace pour préserver cet avantage social.

De toutes les façons, un médecin ne contredit pas un autre médecin

Cette critique est parfois entendue chez certains employeurs. Le médecin contrôleur n’est pas là pour « contredire » le médecin prescripteur. Dans le cadre du contrôle médical patronal, le médecin contrôleur conserve toute son indépendance. Son intervention se limite à juger l’état de santé du salarié, à la date du contrôle. Cet état peut en effet avoir substantiellement évolué depuis la date de prescription de l’arrêt médical. En tout état de cause, le médecin contrôleur s’intéresse uniquement à l’état de la personne contrôlée et non pas au travail de son confrère !

La contre visite patronale, c’est du harcèlement !

Voilà une réaction qui omet deux éléments importants. Le premier, c’est que la contre visite patronale prend son origine dans la loi. Le droit d’être malade et indemnisé induit le devoir d’accepter d’être contrôlé. Nul harcèlement dans une démarche de contre visite patronale ; un droit implique des devoirs. Le second, c’est que la contre visite patronale s’inscrit dans une démarche de management. Et comme dans toute démarche de management, la confiance n’exclut pas le contrôle.

Outil très efficace de baisse de l’absentéisme, le contrôle médical patronal fait parfois l’objet de critiques injustifiées. Sa mise en place doit faire l’objet d’écoute et de pédagogie !